- Les allégations nutritionnelles sur les emballages alimentaires peuvent donner lieu à des idées fausses sur la valeur globale des aliments pour la santé.
- Une enquête menée auprès de plus de 1 000 personnes suggère que le Nutri-Score – un score nutritionnel ajouté aux produits à travers l’Europe – peut prévenir les idées fausses sur la santé des aliments causées par des allégations sur le sucre.
- Les auteurs suggèrent que l’étiquette Nutri-Score devrait être obligatoire lors de la formulation d’allégations nutritionnelles sur un aliment.
Le sucre est largement connu comme l’un des plus
Ainsi, la consommation de sucre aux États-Unis s’est progressivement rampante durant la dernière décennie.
La consommation quotidienne moyenne de sucres ajoutés pour un adulte aux États-Unis en 2017-2018 était de
Il s’agit d’une tendance préoccupante, car une consommation excessive de sucre est associée à plusieurs risques pour la santé, notamment le surpoids et l’obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiaques et l’inflammation chronique.
Les experts ont testé plusieurs méthodes pour aider les gens à réduire leur consommation de sucre, y compris l’étiquetage nutritionnel. L’une de ces étiquettes est la Nutri-Score label, largement utilisé en Europe, un système d’étiquetage à code couleur qui classe les aliments de A à E (du meilleur au pire) à l’aide d’un système de feux de signalisation (du vert au rouge).
Dans une nouvelle étude, les chercheurs montrent que l’étiquette Nutri-Score peut représenter plus précisément la valeur nutritionnelle des aliments, en évitant les idées fausses sur la santé qui peuvent être causées par les allégations publicitaires sur le sucre, telles que « sans sucre ajouté ».
Les chercheurs recommandent que le label Nutri-Score soit obligatoire lors de l’utilisation d’allégations nutritionnelles. Leurs conclusions paraissent dans la revue PLoS ONE.
Grâce à la sensibilisation croissante des consommateurs aux risques pour la santé associés à une consommation excessive de sucre, les entreprises redoublent d’efforts pour réduire la teneur en sucre de leurs aliments et boissons.
Les entreprises utilisent également souvent ces réductions comme allégations publicitaires sur les emballages des produits, telles que « sans sucre ajouté » ou « 30 % de sucre en moins ».
Cependant, des allégations marketing comme celles-ci peuvent amener les consommateurs à faire des hypothèses erronées sur la valeur nutritionnelle globale de l’aliment. Par exemple, ce n’est pas parce qu’une marque particulière de céréales pour petit-déjeuner prétend avoir une « réduction en sucre » qu’il s’agit d’un aliment sain. Ceci est connu comme le effet « halo santé ».
Auteur principal de l’étude Dre Kristin Jürkenbeck expliqué pour Nouvelles médicales aujourd’hui:
« L’effet de halo santé signifie qu’une seule caractéristique est comprise comme le signal d’un profil nutritionnel globalement favorable. Les allégations marketing, telles que 30 % moins de sucre ou une teneur élevée en protéines, peuvent entraîner une surestimation de la valeur santé d’un produit alimentaire. Ces mots à la mode font que les aliments semblent plus sains dans la perception du consommateur qu’ils ne le sont réellement.
Dans leur étude, le Dr Jürkenbeck et son équipe ont évalué si l’étiquetage des aliments – en particulier l’étiquette Nutri-Score utilisée en Europe – pouvait aider à prévenir ces fausses hypothèses.
Pour évaluer l’impact du Nutri-Score sur les perceptions alimentaires, les chercheurs ont mené une enquête en ligne auprès de 1 103 personnes en Allemagne.
Dans l’enquête, les répondants ont été invités à évaluer les profils nutritionnels de trois produits – le cappuccino instantané, le muesli au chocolat et la boisson à l’avoine – de très sain à très malsain.
Les participants ont reçu au hasard différentes allégations sur les produits, par exemple, sans sucre ajouté, moins sucré ou 30 % de sucre en moins.
Ils ont reçu ces allégations avec et sans l’étiquette Nutri-Score qui les accompagne.
Les résultats ont montré que les consommateurs accordent le plus d’attention aux ingrédients lorsqu’ils achètent des aliments, suivis de la teneur en sucre et en matières grasses, confirmant l’importance du sucre lorsque les consommateurs choisissent ce qu’ils achètent.
Les participants ont classé le muesli au chocolat comme le produit le plus malsain, suivi du cappuccino instantané et de la boisson à l’avoine, qui avaient une image positive de la santé.
Fait important, les chercheurs ont également constaté que les évaluations de santé des participants sur les aliments changeaient en fonction des allégations nutritionnelles.
Par exemple, dans le cas du muesli au chocolat, les bilans de santé se sont améliorés lorsque l’allégation 30 % de sucre en moins était présente, confirmant l’effet de halo santé.
Cependant, lorsque l’étiquette Nutri-Score était également affichée – un score de C ou D sur l’échelle – elle corrigeait l’effet de l’allégation.
« L’étude montre les grandes difficultés rencontrées par les consommateurs pour évaluer la qualité nutritionnelle des aliments de manière réaliste », résume le Dr Jürkenbeck.
Son article recommande que l’étiquette Nutri-Score soit rendue obligatoire, au moins lorsque des allégations marketing sont faites sur l’emballage, pour éviter d’induire les consommateurs en erreur sur la valeur santé d’un aliment.
Les chercheurs affirment que d’autres mesures telles que les taxes sur le sucre seraient également utiles, mais qu’elles seraient plus difficiles à mettre en œuvre.
« Une étiquette interprétative comme le Nutri-Score peut contrecarrer les effets dus aux allégations sur le sucre, qui peuvent donner l’impression que les aliments sont plus sains qu’ils ne le sont. Le Nutri-Score permet aux consommateurs de mieux classer les aliments en fonction de leur valeur santé.
– Dr Kristin Jürkenbeck